Une parente à moi s’est opérée à l’hôpital Salah Azaiez, l’hôpital qui héberge en général les gens qui souffrent des tumeurs et du cancer. Me voilà traversant la porte principale de l’hôpital, j’ai voulu m’échapper à cette lourde visite, mais j’ai fait appel au courage pour me soutenir. Une fois rentrée à la salle d’attente, la vue des malades sillonnaient les couloirs accompagnés soit par des infirmiers, soit par leurs proches me choqua, et de suite j’ai remercié Dieu d’être en bonne santé. Dans cette salle, moyennement grande, s’est assis un jeune homme tenant la tête entre ses deux mains comme dans l’intention de la tenir en cas où elle tombe alourdie par les fardeaux de la vie. Mes regards inquiets lui ont fait signe de compassion après lui avoir ausculté. Ce jeune homme appartenait à la classe ouvrière sûrement, ça se devine grâce à sa tenue vestimentaire. (Malheureusement, sans nous rendre compte, nous faisons toujours la correspondance entre la situation sociale et le vestimentaire.)
Je fus accompagnée par maman qui me pressa de marcher plus vite. L’odeur des médicaments m’a donné l’envie de vomir, et vite j’ai eu recours à un papier mouchoir pour empêcher cette odeur de s’approcher de mon nez trop sensible. Nous rejoignons l’ascenseur, quand une vieille femme (elle devrait avoir ses soixante-dix ans) nous a supplié de l’attendre pour qu’elle rentre avec nous dans l’ascenseur. Elle tenait dans sa main trop maigre un scanner, et elle voulait rejoindre sa chambre. Elle marchait péniblement, mais elle murmurait des mots comme si pour nous remercier de l’avoir attendu et l’accueilli dans l’ascenseur. J’ai imaginé pendant un moment comment elle était quand elle avait mon âge. Avait-elle songé qu’un jour elle traînerait dans un hôpital toute seule sans accompagnant ? Je m’en doute fort !
Nous sommes remontés au deuxième étage… Toujours des visiteurs et des malades cousaient les couloirs et les salles d’attente. A ma droite furent plantés les chambres des malades, j’ai fait exprès de ne pas jeter un coup d’œil pour leur voir, mais je n’ai pas pu m’empêcher de survoler leurs lits. Ceci m’a brisé le cœur et j’avais de la peine pour avancer. Pauvres que nous sont les êtres humains ! Mes jambes ne purent plus me tenir debout, alors je me suis collée contre un mur, et maman m’est venue en secours car elle marchait à la hâte devant moi.
Il faut que je respire de l’air frais, je ne peux pas rester ici plus longtemps, c’est très pénible de voir tous ces gens entrain de souffrir. Maman m’a fait descendre au rez-de-chaussée, et alla rendre visite à la femme toute seule.
Une chose qui m’a attiré l’attention ce sont les enfants qui accompagnent les visiteurs. Je ne suis pas spécialiste, mais il n’y a pas de risque d’attraper des microbes ? Et si on suppose que ça n’arrivera pas, ces petits anges ne seront pas touchés par la vue des gens malades ?